Les Troubles Musculo-Squelettiques ou TMS affectent une grande partie de la population, plus particulièrement les salariés en entreprise. Douleurs musculaires, maladresse, inconfort dans les mouvements… tous les secteurs d’activité en sont concernés, qu’il s’agisse des métiers physiques ou sédentaires. D’ailleurs, en France, les TMS constituent l’un des principaux motifs d’arrêt de travail. Il faut toutefois savoir, que la sécurité et le bien-être des travailleurs relèvent de la responsabilité des employeurs. Ainsi, parmi les mesures à prendre pour déjouer les risques professionnels, on peut citer la mise en place d’un programme de formation dédié à chaque catégorie d’employés. En quoi consiste la prévention des troubles musculo-squelettiques et que dit la législation à ce sujet ?

Trouble Musculo-Squelettique (TMS) : qu’est-ce-que c’est ?

Vous souffrez d’un mal de dos, d’une entorse lombaire ou d’une douleur aux épaules ? Il peut s’agir d’un trouble musculo-squelettique que vous avez développé au travail. La notion de TMS rassemble tous les maux touchant les articulations, notamment les coudes, les genoux, les poignets, les épaules ou les rachis. La maladie affecte aussi les muscles, les nerfs, les ligaments, les tendons et les cartilages. On peut la localiser dans certaines structures du corps, soit au niveau du dos, du cou, de la colonne vertébrale, des membres supérieurs et inférieurs. Ces blessures de nature musculo-squelettique sont le plus souvent classées parmi les maladies professionnelles.

Quelles sont les signes des TMS ?

Se révélant de manière progressive ou subite, les troubles musculo-squelettiques se manifestent par l’apparition des symptômes ci-après :

  • Douleurs à l’articulation, qu’il soit au repos ou en mouvement ;
  • Raideur articulaire ;
  • Engourdissements ;
  • Enflure ;
  • Fatigue musculaire et perte d’endurance ;
  • Gêne dans les mouvements, voire incapacité de mobilité ;
  • Amplification du niveau de sensibilité.

Il est recommandé d’entreprendre des actions curatives, dès le constat des premiers signes de TMS afin de ne pas aggraver la situation.

Quelles en sont les causes ?

Généralement, les troubles musculo-squelettiques sont liés à des conditions de travail pas très commodes. Les signes physiques surviennent lorsque l’employé dépasse ses aptitudes fonctionnelles et ne parvient pas à récupérer suffisamment. Il existe trois groupes de facteurs de risque, à savoir :

Les facteurs biomécaniques

Ils regroupent les principaux éléments susceptibles de provoquer des TMS, dont :

  • La répétition des mouvements ;
  • La durée prolongée de l’activité ;
  • La posture inadaptée, entraînant la compression d’une partie du corps ;
  • Les efforts physiques excessifs.

Les facteurs organisationnels

Les troubles musculo-squelettiques peuvent émerger suite à de mauvaises organisations au travail, notamment le manque de clarté et de contrôle des tâches, les contraintes de temps, les cadences exigées, la qualité des relations interpersonnelles…

Les facteurs environnementaux

Les éléments relatifs à l’environnement de travail jouent aussi un rôle dans l’apparition des TMS, entre autres, l’exposition à des chocs, à des vibrations, à un éclairage inadapté, au froid, et ce, sans protection appropriée.

Il convient, en outre, de considérer les paramètres individuels de chaque employé pour déceler l’origine des TMS, comme leur âge, leur histoire personnelle, leur état de santé, etc.

Que dit la loi sur la prévention des TMS ?

La protection des salariés dans le milieu du travail est un sujet encadré par la législation française. Selon les articles L. 4121-1 à 5 issus du code du travail, il est du devoir de l’employeur de garantir la sécurité et de préserver la santé mentale et physique de ses subordonnés. Ainsi, il est tenu de prendre les dispositions inhérentes, qui englobent la mise en place :

  • D’une procédure de prévention des risques professionnels ;
  • Des démarches d’information et de formation ;
  • D’une stratégie et des moyens adéquats.

Pour atteindre les résultats escomptés, l’employeur devra respecter les principes de prévention mentionnés à l’article L. 4121-2. Ceux-ci comprennent :

  • L’éloignement des risques : Dans chaque prise de décision concernant le fonctionnement de son entreprise, l’employeur a l’obligation d’écarter tous facteurs déclencheurs de troubles physiques, incluant les TMS.
  • L’évaluation des risques inévitables : L’employeur doit analyser les caractéristiques des activités pour assurer de bonnes conditions de travail aux salariés.
  • La suppression ou la réduction des sources potentielles de TMS.
  • L’étude de l’ergonomie des postes : Il est primordial d’ajuster le travail à l’homme et non le contraire, en choisissant des équipements ergonomiques et des méthodes de production compatibles à la capacité des employés.
  • La mise à l’écart des dangers : Lorsque les techniques d’intervention sont sécurisées, les protections renforcées et l’environnement humain valorisé, le travail devient moins dangereux, ce qui limite la survenue des troubles musculo-squelettiques.
  • La mise en place des mesures de prévention : Planifier les actions (y compris les formations) et les mettre en œuvre.
  • La communication des instructions : L’employeur doit informer les salariés, de manière explicite, sur les décisions prises concernant la prévention et la lutte contre les lésions musculo-squelettiques.

La formation en prévention de TMS

Il est recommandé de se former à la prévention en TMS lorsque l’activité implique la manutention intensive (secteur du bâtiment, logistique, transport…), la garde de personnes (crèche, secteur de la santé, aide à domicile…) ou l’occupation d’un poste non ergonomique.

Les formations en prévention des troubles musculo-squelettiques sont dispensées par des professionnels en ostéopathie, des spécialistes en posture et gestes ou des formateurs PRAP et certifiés INRS. Vous avez le choix entre des ateliers d’une demi-journée, d’un jour ou encore une séance de sensibilisation d’une heure. Certains professionnels proposent des formations en présentiel ou à distance. En principe, le programme comprend :

  • La présentation des TMS (définition, causes et effets)
  • L’introduction à la prévention des TMS (principes, acteurs, identification des risques)
  • L’instruction sur les notions de physiologie, d’anatomie et de pathologie du corps humain
  • L’identification des signes de TMS
  • La mise en connaissance des réflexes à adopter en cas de douleur
  • L’amélioration de l’hygiène de vie (sommeil, nutrition, geste, stress)
  • L’initiation aux principes d’ergonomie
  • L’apprentissage des exercices articulaires, d’étirement, d’échauffement
  • La pratique sur site de travail

À l’issue de la formation, les salariés sauront adapter leur comportement à leur poste de travail. Ils maîtriseront les bonnes techniques de manutention. Ils seront en mesure d’appliquer les règles en matière d’économie d’effort et de sécurité physique afin de préserver au mieux leur capital santé et prévenir les TMS.